Depuis dix jours, la modernité s’est invitée au Blanc-Mesnil, deux bornes Timescope sont installées sur notre commune, la première devant la gare du RER B, la seconde, dans le Parc urbain, en face du kiosque à gaufres. À quoi servent-elles ? Ces bornes ont été inventées par deux jeunes créateurs de leur start-up. Véritables machines à voyager dans le temps, elles permettent d’observer un point donné tel qu’il a été par le passé, ou tel qu’il sera à l’avenir.
Une borne Timescope est déjà installée place de la Bastille, et l’on peut y voir ce haut lieu de la Révolution, tel qu’il était en 1789. Une autre a vu le jour sur le port du Havre, pour fêter son 500e anniversaire.
Au Blanc-Mesnil, nous avons souhaité projeter l’avenir, et permettre à chacun, passant, riverain, curieux, de se projeter dans le futur et de voir le quartier de la gare RER et celui de la future gare du Grand Paris Express tels qu’ils seront demain, à l’aide d’une technologie 3D totalement immersive. Allez-y, l’expérience vaut le détour. Je précise enfin que ces deux bornes ont été intégralement financées par notre partenaire Cogedim, et qu’il n’en coûtera rien aux Blanc-Mesnilois.
Communication « bling-bling », faire du « moderne », du « futuriste » en vendant du rêve virtuel : c’est le fonctionnement de cette équipe municipale avec l’installation de la borne « timescope » qui se voudrait hi-tech, dans le quartier Pierre Sémard. Ce projet immobilier est contesté par les habitants du quartier qui pointent tous les aspects néfastes de ce bétonnage supplémentaire.
Un sol bétonné n’absorbe pas les eaux abondantes dues aux orages : gare aux inondations ! La disparition des espaces sauvages de ce quartier riche en biodiversité, de l’aire de jeux des enfants, l’abattage d’une grande diversité d’arbres détruiront la qualité de vie du « village » comme se plaisent à l’appeler ses habitants.
A travers cet instrument virtuel c’est un rendez-vous avec Blanc-Mesnil-land proche de l’architecture d’un parc d’attraction connu. Nous préférerions y voir un éco-quartier réduisant les charges énergétiques, des voies de circulations douces, des parcs de stationnement vélos, des espaces potagers d’agriculture urbaine, des lieux partagés de rencontres qui créent du lien social. Ce bien-vivre là est loin de la spéculation immobilière d’investisseurs qui achètent pour faire du Airbnb ou louer cher à ceux qui n’arrivent pas à obtenir un logement social ! Les propositions du maire sont une vision passéiste.
Pour sauvegarder notre planète et ses habitants, il est temps de mettre en place l’aménagement écologique de notre territoire, seule vision futuriste, respectueuse des générations à venir.
État propose à la ville de signer un contrat dont l’objectif vise à limiter les dépenses de fonctionnement de notre commune dans des proportions inacceptables.
Ainsi les dotations de l’Etat dépendront maintenant des économies faites par la ville sur les services rendus à la population. C’est une remise en cause sans précédent de la décentralisation et du principe constitutionnel de libre administration des collectivités territoriales. Ce « contrat » va à l’encontre de l’exigence du maintien et du développement des services publics de qualité répondant aux besoins des habitants et réducteurs d’inégalités. Le maire, qui n’avait pas de mots assez durs sur ce projet de « contrat », a pourtant proposé au conseil municipal de le signer.Nous avons voté contre, soutenant en cela l’attitude combative de nombreuses villes qui ont refusé de se prêter à ce chantage, tout comme des départements et la région Île de France.
Nous constatons, une fois de plus, ce grand écart du maire entre le discours et les actes. Une posture qui ne nous étonne pas tant ce jeu de dupe gouvernemental s’inscrit dans la logique ultralibérale de la municipalité. Les privatisations d’équipements publics comme le théâtre, les cantines scolaires, les maisons pour tous et de nombreux services municipaux ainsi que l’abandon de politiques sociales fortes en sont autant de témoignages.
M. Macron en rêve, M. Meignen le fait. Et pendant ce temps-là, la bourse de Paris continue de battre des records...
Conformément à la loi, les propos tenus dans cette tribune, où s’expriment les groupes représentés au conseil municipal, n’engagent que leurs auteurs. Pour une lecture facilitée et par respect d’une stricte égalité, chaque tribune est limitée à 1 500 signes.