Tribunes publiées dans le Journal n°184

Le jeudi 8 juin prochain, à la ferme Notre-Dame, aura lieu la grande journée inter-écoles qui clôt les parties majoritaires du jeu d’échecs. Plus de 1 200 enfants vont ainsi tenter de remporter leur partie face à monsieur le sénateur, à l’occasion de cette fête exceptionnelle.

Enseignants et parents sont unanimes : depuis sa mise en place, d’abord pendant le temps périscolaire et ensuite pendant le temps scolaire, la pratique du jeu d’échecs a permis à de nombreux enfants de s’épanouir à la fois sur le plan intellectuel mais aussi sur le plan citoyen. L’histoire de Mohamed Iberraken en est un exemple concret. Comme lui, de nombreux enfants, parfois en difficulté, ont réussi à se développer et à obtenir de meilleurs résultats scolaires.

Ces résultats spectaculaires ont d’ailleurs fait de notre ville un exemple à suivre. Ainsi, des communes comme Chartres ou Agen ont décidé de mettre en place l’apprentissage du jeu d’échecs.

Et pourtant, qui aurait cru, il y a dix ans encore, qu’aujourd’hui au Blanc- Mesnil, plus de 8 500 enfants auraient été initiés à la pratique du jeu d’échecs ? Qui aurait cru, il y a dix ans encore, qu’il y aurait un practice de golf au Blanc-Mesnil ?

Qui aurait cru, il y a dix ans encore, qu’à chaque fin d’été, il y aurait un concert symphonique gratuit et en plein air qui réunirait plus de 10 000 personnes dans le parc Anne-de-Kiev ?

Thierry Meignen y a cru et nous y avons cru car oui, dans une ville populaire de Seine-Saint-Denis, on a droit au meilleur.

Grand ensemble des tilleuls : « Silence, projet en cours ! » C’est, en bref, le niveau d’information dont les habitants disposent de la part de la municipalité, pilote du projet de rénovation urbaine sur lequel notre « sénateur-maire-président » a beaucoup communiqué sans pourtant dire grand-chose de concret.

Il faut de l’acharnement pour glaner quelques informations auprès des bailleurs et de l’intercommunalité « Paris terres d’envol » pour comprendre que la consigne de communication en direction des habitants est la suivante : « circulez, il n’y a rien à voir ! ». Nos multiples demandes au maire, au préfet et à certains bailleurs restent étrangement sans réponse.

Cela ne peut plus durer ! Les habitants apprennent que des logements vont être démolis, « qu’il ne faut pas qu’ils s’inquiètent car ils seront reloger » sans autres précisions. Peut-on simplement imaginer l’inquiétude, si ce n’est l’angoisse, des familles qui vont être contraintes de déménager, avec tout ce que cela représente pour leurs vies, celles de leurs enfants ?

Il est légitime que tous les habitants soient parfaitement informés des projets en cours et, si ceux-ci ne sont pas consolidés, au moins de l’avancée de ce dossier et du calendrier de son évolution. Mais il semble que la vie des habitants des Tilleuls importe beaucoup moins que la spéculation immobilière qui gangrène notre ville. Il faut réhabiliter ces cités. Mais il faut le faire avec et pour les habitants. Nous avons des propositions pour cela.

Contact : bmavenir@gmail.com