Par souci d’équité en période électorale, j’ai demandé à la majorité municipale de ne pas publier sa tribune.
En début de mandat, le conseil municipal se répartissait en 34 élu·e·s de majorité et 11 d’opposition. À ce jour, l’opposition compte 14 élu·e·s et la majorité plus que 31. Le 7/11/2019 le maire a été incapable de réunir 23 élu·e·s de sa majorité. Ce n’est que grâce à la présence des conseiller·e·s d’opposition que le quorum exigé a permis la tenue du conseil municipal.
L’action du maire est si peu soutenue que les conseiller·e·s municipaux n’ont pas jugé utile de se déplacer pour valider un mémoire préparant la néme vente de terrains communaux à des promoteurs.
Un point à l’ordre du jour portait sur la dénomination d’un nouveau groupe scolaire. Nommer un lieu public, Chevalier de Saint-George, permet de l’honorer. Dommage que ce soit au profit de l’invisibilisation d’une femme, Rose Blanc. Ce choix politique montre à tou·te·s que non seulement l’égalité Femme-Homme n’est pas une idée qui guide l’action du maire, mais pire il accentue l’écart entre les femmes et les hommes. Il s’agit de misogynie politique. Une autre solution était possible : laisser à l’école maternelle le nom de Rose Blanc et nommer l’école primaire qui n’existait pas sur le quartier, Chevalier de Saint-George.
Rose Blanc est une figure de l’engagement au féminin, et peut servir d’exemple. Elle décède à Auschwitz à 23 ans (matricule 31652) après avoir été déportée le 24 janvier 1943 en raison de faits de résistance.
Les violences faites aux femmes vont de l’invisibilisation aux féminicides, à l’heure où j’écris l’on en compte 136 pour 2019.
L'engorgement automobile atteint des sommets dans notre ville. Bouchons, temps perdu, pollution, fatigue nerveuse, Le Blanc-Mesnil aux heures de pointe cumule les problèmes.
Certes notre ville n’est pas la seule touchée. Si on peut comprendre la nécessité de certains travaux comme des réfections de voiries où ceux liés à l’extension de la géothermie, il est clair que la multitude des projets immobiliers aggrave considérablement la situation.
A quelques mois des élections, le maire pousse à ce que tous les travaux soient terminés avant mars. Au point de voir d’innombrables chantiers et leurs nuisances se poursuivre les week-end pour que tout soit « propre » le jour « j ».
Cela pour le court terme. Mais il y a plus sérieux sur le long terme. Les plus de 8 000 logements attendus dans les prochaines années vont voir fortement grossir la flotte automobile locale. Et cela sans que rien ne soit fait, entre autres dispositions, en matière d’aménagement de circulations douces ou d’actions pour le développement et l’amélioration des transports en commun. Notre maire-promoteur-immobilier fait abstraction des problématiques urbaines liées à cette croissance démographique irresponsable et démesurée.
Nous sommes bien loin du Blanc-Mesnil « village » qu’il nous promettait et ce n’est pas la construction d’une école primaire de plus de 800 élèves (plus qu’un collège) qui va nous rassurer sur le sujet. L’urbain ne rime pas avec l’humain dans notre ville. Il est temps que cela change.
Conformément à la loi, les propos tenus dans cette tribune, où s’expriment les groupes représentés au conseil municipal, n’engagent que leurs auteurs. Pour une lecture facilitée et par respect d’une stricte égalité, chaque tribune est limitée à 1 500 signes.